ARCE ROSS, German, «Le Suicide assisté par le désespoir de Jean-Luc Godard», Nouvelle psychopathologie et psychanalyse, PsychanalyseVideoBlog.com, Paris, 2022
Le Suicide assisté par le désespoir de Jean-Luc Godard
Dans le suicide de Jean-Luc Godard, ce créateur torturé, devenu antisémite et marxiste d’extrême droite, ne s’agit-il pas d’une énième critique amère de la banalité appartenant à l’existence humaine ? Et, au fond, d’un acte politiquement nihiliste qui s’est retourné contre lui-même ?
Antisémitisme, nihilisme misanthrope et marxisme d’extrême droite
Jean-Luc Godard croyait, à une époque, qu’il fallait faire du cinéma politique. Communiste version mao et marxiste d’extrême droite, comme tant d’autres artistes endoctrinés, Godard était cependant profondément travaillé par la mort et par le nihilisme pour pouvoir reconnecter la politique à la vie. Dans le marxisme totalitaire, il faut que la vie corresponde à la politique, et non pas le contraire. Plus précisément, chez Jean-Luc Godard, la politique est devenue nihiliste et misanthrope, radicalement coupée de la vie sensible et des gens. C’est dans ce cadre qu’il faut placer ses points de vue antisémites aussi bien que la trajectoire d’extrême droite prise progressivement par son marxisme intellectuel du départ.
Pendant les années 1960, Jean-Luc Godard aurait pu se cantonner à suivre en surface, c’est-à-dire seulement en apparence, la mode funeste de l’idéologie marxiste comme l’ont fait tant d’autres intellectuels, universitaires et artistes petit-bourgeois pendant et après Mai 68. Mais son marxisme a, au contraire, continué à se développer au point de se cristalliser, comme chez certains fanatiques, dans l’extrémisme politique, dans le nihilisme communiste, l’antisémitisme et les présupposés totalitaires. Si le marxisme peut être considéré comme une idéologie qui, appliquée à la pratique du pouvoir, devient d’extrême droite c’est parce qu’il possède les mêmes principes, moyens et buts que le fascisme socialiste, le national-socialisme et le national-communisme. Ces régimes totalitaires, qu’il soient accompagnés d’arguments de gauche ou droite, de réalisme matérialiste ou d’utopie sentimentale, finissent toujours dans la dictature d’une minorité de bureaucrates hautement corrompus, dans la suppression des libertés individuelles et, bien souvent, dans les crimes contre l’humanité. Animant l’esprit intellectuel de ces totalitarismes, le marxisme produit un terrible nihilisme chez les sectateurs fanatiques qui le suivent comme une nouvelle religion, opium du sujet nouveau.
Ceci est ce qui s’est passé chez Jean-Luc Godard, bien que vivant dans l’une des démocraties européennes les plus abouties. Et c’est peut-être pour cela que certains attribuent à Yves Montand la phrase que l’on pouvait lire dans les murs de Mai 68, selon laquelle « Godard est le plus con des maoïstes suisses » (Mouchet, 1997). Sachant que des maoïstes suisses il n’a dû exister pratiquement que lui, on imagine bien la désobligeance de la phrase probablement prononcée par l’acteur contre le réalisateur. Mais, qu’est-ce qu’on a pu reprocher à ce dernier ?
De manière globale, ce que l’on reproche à Jean-Luc-Godard, c’est d’abord le fait qu’il « se consacrera à dépeindre, non sans complaisance, la confusion mentale de sa génération, ample matière à des dizaines de films » (Lourcelles, 1992). Mais il y a bien plus que cela. Par exemple, Jean-Luc Godard ne s’est pas limité à défendre la cause palestinienne et à critiquer Israël. Il est allé, plusieurs fois et pendant des années, bien plus loin. Il s’agit de véritables déclarations antisémites restées longtemps trop négligées. Par exemple, Jean-Luc Godard a proféré « le qualificatif de “sale juif” adressé au producteur Pierre Braunberger ou sa réaction au moment du massacre d’athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972, quand il avait déclaré qu’il aurait fallu “passer une image des camps palestiniens avant chaque finale” » (Slate, 2010). Mais aussi, dans un film consacré en 1970 aux fedayin palestiniens, Jusqu’à la victoire, il y a la phrase suivante : « les juifs font aux Arabes ce que les nazis ont fait aux juifs » (Slate, 2010).
Interviewé par Jean Narboni, le rédacteur des Cahiers du cinéma à l’époque, Jean-Luc Godard a proclamé que « les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir à faire exister un État palestinien ressemblent en fin de compte à ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l’État d’Israël » (Fleischer, 2009). À savoir que la faute des crimes contre l’humanité des nazis reviendrait aux Juifs qui s’y seraient prêtés « comme des moutons » pour un intérêt national. On croit rêver ! Celle-ci aurait bien pu être la phrase de n’importe quel négationniste ou néonazi assumé.
Prenons maintenant précisément, de sa propre bouche, ce que Jean-Luc Godard a dit à ce sujet. Ce n’était pas la première fois qu’il développait sa théorie négationniste ou révisionniste. Il a eu l’occasion de l’expliciter plusieurs fois, à différents interlocuteurs. Ces propos ont été prononcés par Jean-Luc Godard par exemple dans la polémique qui l’opposait à Stéphane Zagdanski dans les studios de Radio France en 2004. Le moment qui précède traite de la question sur le fait de savoir si les nazis filmaient les camps. On sait qu’il n’y a pas eu de films faits par les nazis (Godard/Zagdanski, 2004, à partir de la minute 06:50).
C’est à la suite de ce questionnement que Jean-Luc Godard reprend sa « théorie » sur la responsabilité des Juifs dans leur propre massacre. Voici ce qu’il dit. « Les juifs se sont laissés faire comme des moutons. En se laissant mourir dans les camps, les Juifs ont sauvé Israël. En fait, dans les camps, il y a eu 6 millions de kamikazes. C’est eux qui ont permis que ça survive. Ils ont compris qu’il fallait se sacrifier » (Godard/Zagdanski, 2004, minute 08:10). Ensuite, il ajoute : « On parle beaucoup d’Abraham mais pas assez d’Isaac. Isaac, il ne s’est pas sauvé lui-même. Il a été sauvé. Alors que les 6 millions [de Juifs, dans les camps] se sont sauvés eux-mêmes en se sacrifiant » (Godard/Zagdanski, 2004, minute 10:00). Et conclut sa démonstration par une phrase lapidaire : « les Juifs ne se sont pas “laissés” massacrer. Ils l’ont voulu un peu » (Godard/Zagdanski, 2004, minute 11:25).
Son interlocuteur se ravise car il n’est pas du tout d’accord et invoque Freud, entre autres, pour argumenter le contraire. Son interlocuteur lui dit que cela ne ressemble pas du tout aux palestiniens comme ces derniers ne sont pas des kamikazes japonais. Car leur rapport à la mort n’est pas du tout le même. D’ailleurs, Stéphane Zagdanski répond très justement en affirmant que les Juifs, en tant qu’ils appartiennent à la civilisation judéo-chrétienne, ce n’est pas tant qu’ils choisissent le bien au lieu du mal mais qu’ils choisissent surtout la vie au lieu de choisir la mort. Nous avons, d’ailleurs, eu l’occasion d’étudier la différence entre les kamikazes japonais, les suicidants maniaco-dépressifs et les terroristes islamistes. Contrairement aux deux premiers, « le terroriste criminel, violent et suicidaire ne répond pas à un bien suprême mais à une haine absolue en vigueur dans la bande criminelle. Il ne cherche pas à commettre un acte d’espoir ou de défense pour le bien de sa communauté, il cherche seulement à punir et à se venger » (Arce Ross, 2020, p. 169).
Ayant été obsédé en général par la mort et tout particulièrement par les malheurs des Juifs, Jean-Luc Godard pouvait également comparer des catastrophes comme l’accident dans le stade Heysel avec le sinistre événement, bien volontaire et non accidentel, du Vel d’Hiv (Godard, Soigne ta droite). En 1974, il avait fait chevaucher les images de Golda Meir, Premier ministre israélien de l’époque, et d’Adolf Hitler (Godard, Ici et ailleurs). En somme, Jean-Luc Godard était habitué à faire des références rabaissantes sur les Juifs, comme considérer que le cinéma avait été inventé par des Juifs émigrés d’Europe centrale ayant compris que « faire un film, c’est produire une dette » ou que Hollywood avait été créé « par des gangsters juifs » (Douin, 2009). En bon communiste, il pouvait donc critiquer et rabaisser les « méchants capitalistes », forcément Juifs dans sa tête, de telle façon à faire passer un message antisémite comme critique sociale ou politique.
Ces quelques exemples montrent la pente nihiliste, radicale, misanthrope, communiste, antisémite, profondément regressive et donc d’extrême droite, que Jean-Luc Godard prend devant la vie en général. C’est certainement pour cela que, comme le décrit si bien un jeune universitaire, « la radicalité croissante de l’œuvre de Godard, elle reconnue, véritable repoussoir face au public, nous semble apparaître comme le corrélât d’une régression autant subie que souhaitée, aussi biographique, qu’éthique et esthétique » (Rembert, 2020).
Malheureusement pour lui, la détestation qui lui vouent de plus en plus de monde trouve quelques arguments bien réels dans ses propres conduites. Mais, comme tant d’autres communistes grands militants ou des marxistes fanatiques ont montré dans leurs attitudes et leurs positions politiques l’association implicite du marxisme extrême et du communisme avec l’extrême droite, Jean-Luc Godard ne s’en est pas caché. Il a exprimé explicitement une telle association, comme si l’extrême droite était, non seulement en termes macropsychiques mais aussi subjectifs, l’évolution logique du marxisme fanatisé en maoïsme ou en n’importe quelle autre perversion sociale. À ce titre, voyons ce que l’un de ses détracteurs dit à ce sujet. « Godard, c’est le Jaruzelski du cinéma phraseur, sinistre et corseté, qui parle comme on crache des noyaux d’olives et dont les images défilent du même pas que l’armée d’oppression sur la grand-place de Varsovie » (Charrière, 1986).
Si sa mélancolie désespérée et nihiliste ne lui permettait pas de supporter les étapes de la vie, même sa velléité politique, canal possible de suppléance, n’a pas réussi à le sauver du passage du temps. C’est alors qu’un esprit noir, disproportionné, injuste et tyrannique semble avoir souvent accompagné sa création et aurait finalement condamné toute possibilité d’accepter le peu de souffle vital qui lui restait.
En outre, son nihilisme frôlait la recherche de pseudonymes pour, à la façon de Romain Gary, non seulement effacer son nom mais probablement aussi pour s’effacer lui-même avec la chute du Nom-du-père (Arce Ross, 2013). Dans une excellente interview de 1993, Bernard Pivot lui signale, effaré, sa terrible envie de disparaître : « on a l’impression que vous avez la volonté de vous effacer » (Pivot, 1993).
Le nihilisme misanthrope élevé à un point extrême c’est l’assomption de la perte érigée en régime totalitaire. C’est l’assomption de la perte de l’amour. C’est l’assomption de la perte de l’amour pour la vie. Le nihilisme extrême fait renverser l’horizon en autopunition crépusculaire. Au lieu de faire le deuil de la perte pour récupérer l’amour, la vie et l’amour pour la vie, le sujet fait le deuil anticipé de lui-même. N’oublions pas qu’en 2019, Jean-Luc Godard avait demandé à Libération si le journal avait déjà sa note nécrologique pour qu’il puisse la lire par anticipation (Libération, 2019).
Le deuil anticipé de lui-même se manifeste dans sa relation aux autres comme dans le geste d’un homme qui jette ses livres une fois lus, attitude habituelle chez Jean-Luc Godard (Pivot, 1993). Dans ces conditions, la détestation des autres est plus que possible. Elle est même nécessaire.
Facteurs blancs surplombant la vie et son désir
Il y avait comme une colère sourde au fond de lui, comme s’il avait — à la façon de Louis Althusser — une inhibition pour se faire aimer. Autrement dit, Jean-Luc Godard aimait-il qu’on ne l’aime pas et ne faisait pas tout pour que cela arrive ? N’avait-il pas un grand mépris pour lui-même ? Ne lui a-t-il pas toujours fait défaut un véritable désir de vivre ? Ne traînait-il pas sa triste existence dans la trajectoire d’une vie qu’il ne parvenait pas à goûter, à apprécier, à aimer, à vivre ? Probablement, c’est sa réussite précoce dans le cinéma et ce semblant d’amour public qui l’a empêché de se suicider bien plus tôt.
On pourrait dire que l’amour du public fonctionnait un peu, pour lui, comme un amour assisté par le cinéma. Sans cela, en termes d’amour, peut-être que la réserve était presque à la limite inférieure. L’ombre du malheur du monde tombe sur le pessimisme d’un seul.
Cet état maniaco-dépressif qui lui est si caractéristique n’est-il pas lié à un facteur blanc ayant empoisonné pour toujours le grand amour de sa vie? Et en même temps, la totalité de sa vie ? Un tel facteur blanc ne s’est-il pas situé dans l’évènement tragique d’un enfant mort-né juste avant sa naissance ? D’ailleurs, n’est-il pas classique que la mort insupportable d’un enfant pousse inexorablement certains au suicide ? L’un des exemples, d’ailleurs, est le cas de Jean Seberg, actrice américaine, présente dans un film de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo et future femme de Romain Gary. Après quelques tentatives de suicide, Jean Seberg s’est finalement suicidée après la perte de sa fille Nina dans la conjoncture de sa naissance.
Quelques années après la perte de son enfant, également dans la conjoncture de sa naissance, Jean-Luc Godard vit un autre événement de perte, tout autant terrible pour lui : son divorce d’avec Anna Karina. Une descendance et l’amour de sa vie partis dans le comble du malheur et du désespoir. Les facteurs blancs peuvent faire parfois des noeuds insécables et devenir endurcis à jamais.
Est-ce le profond désespoir maniaque et dépressif, lamentable vérité de son existence, qui l’a poussé à un nihilisme antisentimental ? N’était-il pas dominé par un noir mépris de la condition humaine, à commencer par la sienne ? N’est-ce pas sa lutte constante contre sa propre folie qui l’a poussé au suicide, à l’âge de 91 ans, alors qu’il n’était pas malade physiquement ?
Un suicide assisté par le désespoir
A bout de l’espoir, tournant tristement le dos au souffle de vie, méprisant sans concessions la condition humaine, l’amour et le désir, prenant à bout de bras son terrible état critique, il s’est euthanasié comme si c’était un acte de liberté. Bien plus qu’à un acte de courage, cela ressemble énormément à l’acte d’un désespéré, d’un homme fatigué de vivre. Fatigué de la vie depuis toujours.
Liberté malade, aventure sans horizon, matin de crépuscule, cynisme génial d’un rationalisme morbide, très probablement, Jean-Luc Godard n’aurait jamais vraiment goûté l’érotisme dans son propre corps. Ou pas pour longtemps. Ou pas intensément, comme il faut. Ou pas avec suffisamment de femmes. Ou pas suffisamment avec une seule. On l’imagine volontiers délaissé par le désir de l’Autre. Douce et intelligente pulsion de mort ayant éteint toute possibilité d’une renaissance du vital, de l’amour et du sexuel.
Ce noir mépris de la vie a pu trouver une place privilégiée dans le marxisme doctrinaire, dans le nihilisme nietzschéen, dans une mélancolie à la Schopenhauer, dans un communisme épousant l’extrême droite et, in fine, dans le cynisme antisémite.
Malheureusement, comme on le sait depuis Aristote et son Problème XXX, le génie n’est pas toujours connecté à la vie ni au plaisir de vivre. Lorsqu’il devient nihiliste, cynique et pathétique, après, c’est plus difficile de ne pas tomber, le vieillissement avançant, dans le terrible désespoir du suicide assisté.
German ARCE ROSS. Paris, le 15 septembre 2022
Bibliographie
ARCE ROSS, German, « Suppléance cotardisée et pseudonymes dans le suicide de Romain Gary », Nouvelle psychopathologie et psychanalyse. PsychanalyseVideoBlog.com, Paris, 2013
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FLEISCHER, Alain, Réponse du muet au parlant. En retour à Jean-Luc Godard, Seuil, Paris, 2011
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Jean-Luc Godard’s suicide assisted by despair
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