Maternité de chair et maternité de coeur 1/5

German ARCE ROSS, Paris, octobre 2013.

Virginie T., une jeune femme de 28 ans, nous livre ici un témoignage très poignant sur l’abandon maternel dont elle a été l’objet à l’âge de 6 ans. Il s’agit ici du condensé d’un témoignage plus approfondi qui a été publié dans un livre électronique, sous le titre : L’Éducation d’une handicapée sentimentale, en 2013. C’est un livre qui se lit facilement. Avec un style ironique et un ton juvénile très juste, il nous met devant la nécessité de réfléchir de façon approfondie à ce qui fonde la maternité et la paternité.

Nous n’avons pas besoin de démontrer les liens obscurs qui existent entre les événements précoces de perte, de rupture ou d’abandon maternels, d’un côté, et les événements ultérieurs de l’expérience amoureuse, d’un autre côté. Ce qui est rejeté dans les premiers se retrouvent souvent faire partie intégrante du vécu intime des derniers. Ici, cependant, il s’agit de l’expérience amoureuse de la mère qui vient marquer lourde et brutalement une rupture radicale et permanente vis-à-vis de ses deux enfants.

De ce témoignage, nous dégageons deux points qui nous aideront à discuter la problématique de base. D’abord, il se trouve la question du destin de la colère que la rupture provoque ainsi que sa transformation dans l’affect du mépris. Le mépris peut servir à mettre à l’écart l’angoisse d’abandon laquelle risque de revenir à tout moment lors des rencontres fortuites avec la mère.

Ensuite, nous soulignons la super-position de la rupture plus tardive d’avec la belle-mère qui vient redoubler la rupture précoce d’avec la mère, tout en lui donnant néanmoins un nouveau sens. Cette deuxième rupture a, heureusement, été vécue sous le signe d’un nécessaire détachement affectif, c’est-à-dire une véritable émancipation psychique, vis-à-vis de la problématique familiale d’abandon.

En opérant un acte de rupture pour sortir de l’attachement insistant à l’abandon maternel, Virginie T. vient par là à se construire une nouvelle virginité affective.

Référence bibliographique :
Virginie T., L’Éducation d’une handicapée sentimentale. Les Éditions du Net, 2013.

German ARCE ROSS, Paris, octobre 2013.