Anthropologie du corps : l'image et la beauté 4/4 – Nouvelle psychopathologie et psychanalyse

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German ARCE ROSS, mai 2013.

Entretien accordé à Anna Toscano, journaliste à la télévision (M6).

Pour pouvoir faire d’une faiblesse, ou d’une impasse, un véritable atout, il faudrait pouvoir mobiliser un grand désir très fort qui se dégage de l’histoire de la vie du sujet et qui se connecte avec l’actualité de son existence. En faisant cela, le sujet, tel un acteur de théâtre ou de cinéma, parvient à nous capter par un charisme nouveau grâce auquel nous pouvons nous connecter avec quelques aspects émotionnels et affectifs de nous-mêmes qui nous échappent pourtant. Et ce charisme nouveau opère en nous car il permet qu’on s’oublie soi-même dans le jeu d’expression de l’Autre.

Chez un acteur de théâtre ou de cinéma, il s’agit de faire exprimer quelque chose d’opaque qui vient d’un intérieur peuplé d’éléments hétéroclites, à savoir qu’ils ne sont pas tous seulement intimes mais aussi qu’ils appartiennent à des complexes extimes, tel un personnage qui vient se superposer à la personnalité.

Chez l’acteur, il ne faudrait pas qu’il y ait un conflit entre le personnage qu’il joue, encore moins entre celui qu’il s’est construit pour tenir dans la vie, et sa véritable personnalité. Il faut donc qu’il prenne constamment du recul vis-à-vis de ce personnage qui le poursuit, parfois lourdement, pour ne pas être englouti par les images kaléidoscopiques qui le composent, ainsi que pour laisser exprimer sa propre personnalité librement. Ce travail psychologique presque permanent est facilité lorsque l’acteur s’inscrit dans le sillon d’une oeuvre, son oeuvre.

German ARCE ROSS
Paris, mai 2013