Anthropologie du corps : l'image et la beauté 3/4 – Nouvelle psychopathologie et psychanalyse

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German ARCE ROSS, mai 2013.

Entretien accordé à Anna Toscano, journaliste à la télévision (M6).

Tomber amoureux, après une longue période d’absence du désir amoureux incarné, est le processus psychique par excellence qui peut apporter tellement de modifications somatiques que le corps devient plus beau ou montre une image plus saine et en forme qu’auparavant. Il s’agit de modifications auto-plastiques du corps tout à fait involontaires. Cependant, sous certaines conditions, on peut être amené à inverser les choses et à confondre les valeurs. Ainsi, on peut chercher à produire des modifications plastiques du corps, c’est-à-dire l’image de beauté et l’image de santé, de façon volontariste et artificielle, pour attirer ou pour posséder fantasmatiquement les effets positifis d’un amour factice mais lourdement idéalisé.

Une partie des modifications auto-plastiques se produisent en fonction de la croissance et de l’évolution normales du corps tout au long des étapes de la vie que nous traversons. Mais d’autres modifications auto-plastiques du corps peuvent également se produire en fonction de circonstances vécues, voire en fonction d’événements subjectifs qu’on choisit de se construire pour soi-même. Seulement, il faut faire attention à ces événements subjectifs. Il y en a qui touchent de trop près le corps propre et, dans ce cas, ils peuvent être dangereux car parfois destructeurs. C’est ainsi, par exemple, que, dans le travail psychothérapeutique avec des psychotiques, il peut avoir des suppléances sur le corps propre ainsi que des suppléances en dehors du corps propre. Pour un travail efficace et sain, nous devons favoriser ces dernières.

Aussi bien dans la fonction constructive du bien-être que dans la psychopathologie du bonheur, on constate qu’il y a une inscription inévitable, et parfois incontrôlable, des événements subjectifs dans le corps. La version optimiste est néanmoins celle où, grâce au travail analytique par exemple, c’est-à-dire en mobilisant les énergies positives et négatives des événements cruciaux du sujet, on parvient à faire d’un défaut, ou d’une impasse, un véritable atout.

German ARCE ROSS
Paris, mai 2013